AUSTRALIE. CLASSéE à L’UNESCO, LA PLUS GRANDE îLE DE SABLE AU MONDE REPREND SON NOM ABORIGèNE

L’île Fraser en Australie a repris mercredi 7 juin 2023 son nom aborigène, K’gari. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle attire chaque année 500 000 visiteurs. Connue pour être la plus grande île de sable au monde, elle abrite une faune rare et diverse.

Cette grande île australienne qui attire tous les ans un demi-million de touristes a changé d’appellation. Ce mercredi 7 juin 2023, l’Australie lui a officiellement redonné son nom aborigène, K’gari. Située au large de sa côte orientale, elle était nommée l’île Fraser à l’époque coloniale, explique l’AFP. Elle n’est séparée de l’Australie continentale que par un détroit d’un kilomètre.

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« Je suis fière que nous puissions officiellement […] rétablir le nom utilisé par les propriétaires traditionnels de l’île pendant tant d’années », a déclaré la Première ministre du Queensland, Annastacia Palaszczuk. Elle a estimé que le changement de nom était un geste supplémentaire en faveur de la réconciliation de la société australienne, rapporte l’AFPUn référendum doit avoir lieu cette année en Australie sur l’inscription dans la Constitution du droit pour les Aborigènes d’être consultés sur les sujets les affectant.

La plus grande île de sable au monde

K’gari signifie « paradis » dans la langue du peuple aborigène Butchulla. Elle devait son nom colonial à James Fraser, un capitaine britannique dont le navire s’était échoué sur l’île en 1836.

Longue de 122 km et plus grande île de sable au monde, K’gari a été inscrite en 1992 au patrimoine mondial pour ses « vestiges majestueux de grandes forêts pluviales poussant sur le sable » et parce qu’elle possède « la moitié des lacs dunaires d’eau douce perchés du monde », selon l’Unesco. Ces lacs sont exceptionnels par le nombre, la diversité et l’âge. L’île abrite aussi le plus grand aquifère libre (formation géologique, une forme de réservoir d’eau) d’une île de sable dans le monde.

Des arbres de 50 m de haut

Sur place, les touristes peuvent également admirer des tourbières, des zones humides abritant « un nombre inhabituel d’espèces rares et menacées de vertébrés et d’invertébrés », note l’Unesco sur son site Internet. Des arbres peuvent atteindre 50 m de haut.

L’île est aussi connue aussi pour ses meutes de dingos, des chiens sauvages. Ils vivent en petit nombre. La plus grande partie de K’gari (Île Fraser) « constitue un parc national et l’ensemble de la zone marine du bien est incluse dans le Parc marin de la Grande Région de Sable », précise l’Unesco.

Protégée l’île du tourisme de masse

Mais, le territoire d’une incroyable richesse est menacé par le tourisme de masse. « Le site fait l’objet d’une utilisation intensive aux fins d’activités de loisirs », décrit l’Unesco tout en indiquant que « des détériorations localisées peuvent se produire à cause du nombre trop élevé de visiteurs, ce qui risque notamment d’avoir un impact sur la qualité de l’eau des lacs. »

D’autres dangers planent sur l’île : des feux, des espèces envahissantes de plantes et d’animaux et le changement climatique. « D’importantes ressources humaines et financières ont été affectées au contrôle de ces menaces, ainsi qu’à la protection et à la surveillance du bien », précise l’Unesco.

La pauvreté frappe les Aborigènes

Il est de plus en plus fréquent pour les Australiens de recourir aux noms aborigènes pour désigner des lieux, souligne l’AFP. Le célèbre monolithe du centre du pays, Ayer’s Rock, est de plus en plus souvent appelé Uluru. De même, il n’est plus rare d’entendre Melbourne désignée par le nom aborigène Naarm.

Les Aborigènes représentent aujourd’hui environ 2 % des 26 millions d’Australiens. Ils peuplent l’Australie depuis quelque 65 000 ans mais ont été soumis à différentes formes de discriminations, d’oppression et de spoliations depuis le début de la colonisation britannique au XVIIIe siècle. Ils restent aujourd’hui frappés par une plus grande pauvreté, une plus faible espérance de vie et un taux d’incarcération supérieur à celui de la majorité des Australiens.

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